Slides et commentaires de la conférence - Isabelle Collet

Isabelle Collet est informaticienne scientifique de formation. Elle est maintenant Professeure en sciences de l’éducation à l’Université́ de Genève. Elle a publié́ en 2019 « Les oubliées du numérique » aux éditions Le Passeur. Elle est administratrice de la Fondation Femmes@numérique et Vice-présidente du Conseil d’administration de l’INSA de Lyon.

En 2021, elle a été nommée membre d’honneur de la Société informatique de France (SIF).

À la fin de la guerre les campagnes de recrutement se sont à nouveau plus orientées vers les hommes qui ont, petit à petit remplacé les femmes sur ces métiers parce qu’ils faisaient davantage d’études. Ce n’était pas une question de lassitude féminine...

C’est un problème très occidental, c’est donc une problématique culturelle plutôt que liée au genre et aux fait que les femmes préferaient “naturellement” d’autres sujets.

Jusque dans les années 80, la part des femmes en école d’ingénieur informatique était plus importante que dans les autres filières d’ingénierie (exceptée la filière agroalimentaire), cette part a commencé à décliner depuis.

Hypothèses pour expliquer cela :

• Avant les années 80, hommes et femmes se projetaient sur les métiers de l’informatique en ayant pour unique référence les ordinateurs professionnels. Avec l’arrivée des ordinateurs individuels dans les familles, il se crée des mécaniques de concentration d’intérêt associées à des groupes de garçons. Les filles sont moins intégrées dans ces groupes et de fait, se projettent moins sur les métiers de l’informatique.
• Dans les années 80-90 la programmation change de statut social et est de + en + valorisée. Avant cela, le métier était présenté dans les journaux féminins comme un “bon métier” parce qu’on retrouvait l’utilisation du clavier comme outil familier (comme pour le secrétariat) et qu’on pouvait faire lien entre programmation et réalisation d’une recette de cuisine (😬). Après, le métier acquiert en prestige et on commence à l’associer à des stéréotypes + masculins.

Les femmes et les petites filles sont surtout abreuvées de contenus qui les amènent à s’interdire d’imaginer se projeter sur ces carrières, ce n’est pas (qu’)une question de goût.

Même quand on essaye de montrer de la mixité on retombe dans des clichés “il expérimente et elle le regarde”